dimanche 27 décembre 2009

Savons-nous toujours manifester ?


Mal gérer la technologie n’est pas une solution viable. Il est l’heure de se lever, et des blogueurs crachent déjà leur venin sur les réformes sarkoziennes. Où allons-nous comme ça ? Nulle part.

La crise, qu’elle soit monétaire, identitaire ou même universitaire se passe principalement sur Internet. Le nombre de blogs, de groupes Facebook, etc. qui protestent de façon virulente est en constante augmentation, ces derniers temps. Est-ce une bonne chose ? Oui : on y est bien, il ne fait pas froid et on ne risque pas de se faire gazer et matraquer. Certes, je ne serai pas mauvaise langue : ces groupes maintiennent une certaine dynamique et empêchent les gens d’aller se recoucher. Mais lorsque tout se fait sur Facebook et que rien ne se fait plus dans la rue, cela ne dérange personne.

On ne peut pas imaginer les moines tibétains prônant leur indépendance sur le Net seulement, et pas dans la rue. Ni non plus les Estoniens montrant leur ras-le-bol en déplaçant une statue virtuelle de Lénine du centre de Tallinn virtuel vers un cimetière virtuel, tout cela sur Seconde Life…

Qu’est-ce qui se passe dans les rues, aujourd’hui ? Ce sont des gens qui marchent en chantant et en mangeant des merguez et criant des slogans publicitaires antigouvernementaux. L’une des chansons qui me revient à l’esprit « Dans la chambre, y’a des députés/ Qui se branlent toute la journée/ La meilleure façon de luter/ C’est bien la notre/ C’est de prendre des pavés/ Et de les balancer » répétée en boucle. C’est bien, c’est sympa, c’est « provocateur » et tout ce qu’on voudra. Mais je n’ai vu aucun pavé voler vers quoi que ce soit. Et, une fois arrivés devant la centurie de CRS en tenu de combat, se sont ces mêmes personnes qui chantaient qui sont les premiers à se volatiliser. Rentrées chez elles pour balancer des pavés numériques virtuels. Et on se retrouve en une petite poignée d’étudiants, estimant que la grève n’est pas finie, partant en manif’ sauvage, prenant la Sorbonne, bloquant la circulation, cassant les couilles au préfet, devenant plus visible pour les médias et la population. Et où est passé le reste? Tout ceux qui crient leur révolte? Ils rentrent chez eux. Ils jouent du tam-tam. Ils tapent sur des poubelles. Ils sont fatigués. Ils se bourrent la gueule.

Est-ce un signe de paresse sociale, suite logique d’un certain confort ? Après plus de six semaines de « luttes » qu’avons-nous obtenu ? Rien. Sauf peut-être une image d’étudiants branleurs, de profs encore une fois pas contant et qui ne font pas se qu’ils disent. Une image de furieux inoffensifs. Et encore, si l’opinion publique en a entendu parler… Des fois, toute notre belle mascarade passe carrément inaperçue. Ça fait sept semaines qu’on continue à croire qu’on peut changer les choses en jouant aux manifestants furax.

Tout ça est connerie. Il faut se faire à l’idée que si on veut faire tomber un gouvernement, il faut être prêt à se faire casser la gueule. Commençons déjà par faire ce qu’on chante. Une manifestation pacifique, contrairement à l’idée reçue (et véhiculé par les médias, propagandistes de l’état), n’est pas une fin en soi. Certes, c’est une bonne façon de ne pas se faire traiter de racailles, le pacifisme. Mais ça ne résoudra jamais le problème.

D’un autre côté, il ne s’agit pas non plus de se mettre à tout casser, ce qui est complètement absurde et contreproductif. Une manifestation non pacifique c’est : plus de manifestations sauvages, c’est-à-dire pas d’itinéraire précis, mais une grosse marche sur les grands boulevards ; c’est plus d’occupations de lieux symboliques et économiques ; c’est de foutre le bordel de façon civilisée. Le blocage de Censier est une chose merveilleuse. Mais c’est inadmissible que Jussieu soit ouvert.
 
Ward Stradlater

2 commentaires:

  1. salut wawa, je profite des commentaires pour te faire une remarque sur le site, enfin deux trois.
    premièrement il faudrais un petit texte de 5 lignes pour replacer chaque textes dans la periode ou il a été écrit.(super ce texte que j'ai prit plaisir à relir, plein d'insubordination, de fraicheur contestataire, et de piquant analytique tendance maximaliste mexicaine !)
    deuxièmement il faudrais un petit texte en page d'accueil pour expliquer ce qu'était chien-loup à l'origine, ses but, sa manière de fonctionner...
    je vais y travailler de mon coté.
    sinon pour finir (mais tu sais qu'avec moi les fins sont souvent des commencements) joyeux solstice d'hiver (et toute sa symbolique cf : lucifer éthymologiquement parlant et le mythe appolinien)
    et merde au galilléen et toute cette folie consumériste

    ps 1 bon taf pour la mise à jour et le reste
    ps 2 oublie pas de taffer de ton coté pour la coop, c'est important à la rentré on passe à la vitesse sup

    hurleur dans la nuit

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  2. jai eu une autre idé sur les bandes blanches des deux coté sa serais possible de mettre des photos de loup et de chien comme dans la revue, un peu banquale (a gauche, puis à droite) avec dans les interstice qui reste des citations plus ou moin grandes. bien sur si possible raccord avec le texte au niveau ou elles sont. c'est possible ?

    aller, à plus camarade et vive chien-loup

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