lundi 28 décembre 2009

Revoilà le printemps oublié :

« À ceux qui veulent... La Rue répond RESISTANCE »
Et voilà, je rebats le pavé, toujours sous un ciel chargé de larmes, toujours sous les morsures incessantes du froid hivernal.
Je prends de l'âge, Fillon, CPE, LRU. Dans ma petite vieillesse contestataire, entendrais-je le violent murmure de ceux qui ont fait l'Histoire de leurs mains ?

Le sang a coulé à flot sur ces pavés.
Un sang pour un meilleur avenir
Le sang de nos ancêtres tombés
Un miel doux rempli d'espoir.

Le cœur me pince, j'entrevois, dans mon délire
Ceux qui ont levé le poing sous n'importe quelles
Menaces. Le courage dans leurs yeux hivernales
La voix forte, la peur au ventre, debout devant les tirs!

(Il y a bien longtemps)

Bastille, la sueur, les cris mêlés à la poussière
Tuileries, un feu de rage pour une autre ère.
Paris, Paris crevant famine, fatiguée ruisselante
La Commune assassinée par une république autocrate.

Dans mes discussions, on me parle de censure
« Avancer, Avancer », la foule m'entraine à coup sûr
Vers ces tonfas, liberticides, qui s'abaissent
Comme un bâillon pour les paroles de résistances.

Et je suis entrainé au plus fort du mouvement,
Nos voix se heurtent contre les boucliers
Nos idées croisant le fer avec ces tonfas aveuglément
Fous pour défendre des idées obsolètes....

Patte Folle

dimanche 27 décembre 2009

Savons-nous toujours manifester ?


Mal gérer la technologie n’est pas une solution viable. Il est l’heure de se lever, et des blogueurs crachent déjà leur venin sur les réformes sarkoziennes. Où allons-nous comme ça ? Nulle part.

La crise, qu’elle soit monétaire, identitaire ou même universitaire se passe principalement sur Internet. Le nombre de blogs, de groupes Facebook, etc. qui protestent de façon virulente est en constante augmentation, ces derniers temps. Est-ce une bonne chose ? Oui : on y est bien, il ne fait pas froid et on ne risque pas de se faire gazer et matraquer. Certes, je ne serai pas mauvaise langue : ces groupes maintiennent une certaine dynamique et empêchent les gens d’aller se recoucher. Mais lorsque tout se fait sur Facebook et que rien ne se fait plus dans la rue, cela ne dérange personne.

On ne peut pas imaginer les moines tibétains prônant leur indépendance sur le Net seulement, et pas dans la rue. Ni non plus les Estoniens montrant leur ras-le-bol en déplaçant une statue virtuelle de Lénine du centre de Tallinn virtuel vers un cimetière virtuel, tout cela sur Seconde Life…

Qu’est-ce qui se passe dans les rues, aujourd’hui ? Ce sont des gens qui marchent en chantant et en mangeant des merguez et criant des slogans publicitaires antigouvernementaux. L’une des chansons qui me revient à l’esprit « Dans la chambre, y’a des députés/ Qui se branlent toute la journée/ La meilleure façon de luter/ C’est bien la notre/ C’est de prendre des pavés/ Et de les balancer » répétée en boucle. C’est bien, c’est sympa, c’est « provocateur » et tout ce qu’on voudra. Mais je n’ai vu aucun pavé voler vers quoi que ce soit. Et, une fois arrivés devant la centurie de CRS en tenu de combat, se sont ces mêmes personnes qui chantaient qui sont les premiers à se volatiliser. Rentrées chez elles pour balancer des pavés numériques virtuels. Et on se retrouve en une petite poignée d’étudiants, estimant que la grève n’est pas finie, partant en manif’ sauvage, prenant la Sorbonne, bloquant la circulation, cassant les couilles au préfet, devenant plus visible pour les médias et la population. Et où est passé le reste? Tout ceux qui crient leur révolte? Ils rentrent chez eux. Ils jouent du tam-tam. Ils tapent sur des poubelles. Ils sont fatigués. Ils se bourrent la gueule.

Est-ce un signe de paresse sociale, suite logique d’un certain confort ? Après plus de six semaines de « luttes » qu’avons-nous obtenu ? Rien. Sauf peut-être une image d’étudiants branleurs, de profs encore une fois pas contant et qui ne font pas se qu’ils disent. Une image de furieux inoffensifs. Et encore, si l’opinion publique en a entendu parler… Des fois, toute notre belle mascarade passe carrément inaperçue. Ça fait sept semaines qu’on continue à croire qu’on peut changer les choses en jouant aux manifestants furax.

Tout ça est connerie. Il faut se faire à l’idée que si on veut faire tomber un gouvernement, il faut être prêt à se faire casser la gueule. Commençons déjà par faire ce qu’on chante. Une manifestation pacifique, contrairement à l’idée reçue (et véhiculé par les médias, propagandistes de l’état), n’est pas une fin en soi. Certes, c’est une bonne façon de ne pas se faire traiter de racailles, le pacifisme. Mais ça ne résoudra jamais le problème.

D’un autre côté, il ne s’agit pas non plus de se mettre à tout casser, ce qui est complètement absurde et contreproductif. Une manifestation non pacifique c’est : plus de manifestations sauvages, c’est-à-dire pas d’itinéraire précis, mais une grosse marche sur les grands boulevards ; c’est plus d’occupations de lieux symboliques et économiques ; c’est de foutre le bordel de façon civilisée. Le blocage de Censier est une chose merveilleuse. Mais c’est inadmissible que Jussieu soit ouvert.
 
Ward Stradlater

Obama en Alabama Partie 1

« I have a dream! » Un jour, on m'a dit qu'un président noir allait être élu. J'eus du mal à le croire. Et maintenant que c'est fait, je ne sais plus que penser. Car il faut savoir que dans les journaux, à la télévision et autres médias, on y met du « savon gras » de sorte que personne ne puisse discerner la vérité sous cette épaisse couche de mousse qui la recouvre. Il est difficile de faire partir cette mousse. Elle nous parasite et il ne faudra pas s'étonner si un jour on attrape la peste avec tous les mensonges divulgués par les journalistes.
Car c'est bien d'eux qu'il s'agit. Ils nous trompent avec leurs mensonges déguisés en « vérités nationales ». Quelles sont ces vérités sinon une œuvre de propagande ?

Je me posais cette question en regardant jouer au poker le petit Barack et le très imposant Bernard Madoff. Bien sûr, Barack Obama est très mauvais joueur. Il appela ses chiens de garde (autrement dit le F.B.I.) pour arrêter Madoff qui l'avait pourtant dépouillé légalement. Celui-ci est victime d'une crise inventée pour satisfaire des économies boursières qui n'ont plus aucun intérêt de nos jours. Mais pas si innocent que ça.

Alors, le petit Barack décide de résoudre la crise et devinez ce qui se passa ! Eh bien, il s'avère qu'il peut le faire. Enfin, à ce qu'il parait, d'après son slogan : « Yes, we can! ». Enfin, c'est bien beau les promesses, mais faut le faire ! Et puis quoi ? Qu'est-ce qu'il faut faire ? Personne ne le sait ! Par contre, le petit Barack sait très bien, comme son ami Madoff incarcéré pour vol de bons bons, que tout est déjà perdu et il le cache à tout le monde. Il ne faut pas inquiéter, mais lui donner de l'espoir. Ah, il est bien beau l'espoir ! (à suivre).

Cordialement, Le trou sans double fond

Robert Ducasse : les quatre saisons : HIVER :


La chimère pond un nouvel œuf d’où surgit un démon muni d’un pic à glace qui me perfore le cœur. Je dégueule un flot glacé de souvenirs qui m’emporte à vive allure sous un tunnel où je m’échoue. Je me relève, chausse mes skis de fond, je me dirige vers la sortie. Sous le tunnel, on peut lire ce tag : « le punk n’est pas mort ». Je sors, mais dehors une fumée m’étouffe, les lacrymogènes me piquent les yeux, c’est le présent, l’espoir à tête chercheuse, la prise de risque plus pour le jeu que pour les idéaux, manifs sauvages qui remontent la Seine à contrecourant puis meurent dans des filets avec arêtes à l’entrée de la grande foire anarchosyndicaliste au poisson. Au milieu d’une foule de semblables, je cours comme tout le monde, on m’a pris en photo des dizaines de fois, filmé, État policier, tout le monde court, moi c’est pour tuer le temps, assainir mes bronches et échapper aux souvenirs mauvais ou bons, en tout cas trop envahissants. Hiver, saison de grands contrastes, joie et souffrance, on se remémore et on rêve, on se sent vivre quand on galope la tête vide, on attaque le président avec des seaux de pourriture qu’on lui balance à la gueule. C’est un feu d’artifice à deux à l’heure qui écartèle notre intérieur, on ne fait rien avec fracas, on ne sait pas avec résolution et on pleure quand on s’arrête de faire tout ça. J’ai froid aux oreilles, des convictions politiques primaires et je décide de placer là le point final, et si c’est incomplet c’est à l’image de l’hiver.

Robert Ducasse, pour la fumisterie et la montagne, pour les volcans.

samedi 26 décembre 2009

Les évènements du CPE n’ont pas été seulement l’histoire du CPE

Durant cette année scolaire 2005-2006, nous avons cru nous révolter, faire entendre notre voix, vaincre un gouvernement, par son recul et le retrait d’une mesure qui était, certes inéquitable, mais surement pas l’essentiel…

Nous sommes-nous vraiment révoltés, désirions-nous vraiment et seulement le retrait de cet article de loi, la lutte n'a-t-elle pas fait émerger d'autres perspectives ?

Était-ce une victoire, qui nous enlevait par son essence toute raison de nous insurger encore ou était-ce, avec le retrait de cet article, à notre propre enterrement que nous allions en cette fin de printemps 2006, en mettant fin à une lutte de plusieurs mois ?

Ce cessez-le-feu imposé d'on ne sait où, ne signifiait-il pas la fin de nos espoirs et la mise au rencart de nos rêves et du peu de liberté gagnée par la capacité à s'autoorganiser acquise, expérimentée, dans les coordinations, AG, ou comités ?

Pour comprendre ce merveilleux sursaut, cette volonté de choisir un autre destin, dans un monde qui nous pousse à faire tout le contraire et à ne penser qu'à ses intérêts individuels.

Nous qui nous demandons aujourd’hui si nous avons vraiment fait tout ça pour quelque chose de valable, qui en valait le coup et quelle pouvait être cette raison de résister à un mouvement, une précarisation qui n'a cessé d'empirer depuis.

Aujourd'hui, quatre ans après, alors que Sarko police est devenu Sarko Premier, nous avons plus que jamais le besoin d’appréhender ce rêve général, qui peu de temps après (au regard de l'Histoire), nous laisse beaucoup de souvenirs, des bons, des mauvais. Il reste aussi peu de compréhension sur les origines de tout ça (certains hommes sur vous diront « le CPE ! » ou « le capitalisme bien sûr », mais pour moi rien n'est évident), même pour ceux qui l’ont vécu de l’intérieur, une étrange sensation d’amertume, de désillusion et l’impression quoiqu’il en soit d’être les dindons de la farce, demeure.

Donc pour saisir toutes ces données compliquées et parfois douloureuses, il nous faut faire un petit retour en arrière et comprendre dans les grandes lignes ce qu‘il a pu vraiment se passer ?

C’était dans un contexte politique, baigné dans une atmosphère préélectorale, avec une gauche qui se gauchisait comme avant chaque élection et une droite qui se droitisait. Les élections devaient se tenir environ un an plus tard. Aussi, une exaspération montait, plongeant si je puis dire, ses racines dans une suite de mouvements et révoltes avec quelques moments « marquants », d’avril 2001 au référendum sur la constitution européenne avec son rejet, désaveu d'un peuple qui depuis Maastricht n'était plus dupe. Un État ne voulant entendre les états d'âme d’une population réduite à sa valeur marchande. Le mouvement contre la LEC fut à ce moment-là un cri avant tout de multiples frustrations, mécontentements, de mouvements sociaux précédents qui se retrouvèrent dans une émotion qui a semblé un temps submerger le quotidien, occupant le temps médiatique et les esprits. Plus tard une fois récupéré et transformé en outil médiatico-électoral, ce sursaut qui n'attendait qu'un prétexte ne fut réduit qu'à peau de chagrin, un vulgaire CPE retiré par le mercenaire droit dans ses bottes et puis s'en va.

Récupérés et customisés médiatiquement, ceux qui l'ont vécu purent observer le décalage qu'il y avait entre ce qu'ils voyaient et la réalité médiatique.

Localement, Censier, plus tard appelé « fort Allamo », référence à ces yankees barricadés dans leur forteresse, dans le désert, ne fut pas en reste.

Au commencement de ce deuxième semestre, après la tentative de personnes isolées et syndicats de mobiliser sur une loi apparue quelques mois plus tôt, les premières AG se tenaient à Paris 3.

Après un début un peu laborieux, les AG se succédant, dans la fièvre des premières prises de parole, nous décidions de bloquer la fac et ainsi suivre l’exemple d’autres universités qui s’étaient déjà mises en grève.

Dans les premiers temps, ce mouvement ressemblait à tous les autres : leaders, prises en main des organes syndicaux, éternel slogan et éternelle marche à la banderole, abonnée au bastille-nation salut !

Mais très vite quelques électrons libres rejoints par d’autres fortes têtes fuyantes l’organisationnite aigüe des AG et des commissions, se sont tant bien que mal, lancés dans un concerto qui devait prendre une autre résonance.

Après coup, cette symphonie a été pendant trop peu de temps menée par le chef d’orchestre qu’est la populace estudiantine, les étudiants sont sortis de leur fac et des chemins balisés, et d'un pas dissonant mais sublime, ignorant les parcours de manifestation négociés avec les préfets, ils ont occupé fac, gare, autoroute, aéroport, perturbé les flux économiques, prenant à la gorge et où ça faisait le plus mal, le gouvernement.

Ils ont renoué avec des notions passées, voire dépassées, de résistance, révolte, utopie…

Dans les AG souveraines et les coordinations nationales, ils ont dépassé le simple cadre du CPE pour finir par appeler au paroxysme à la grève générale et à la démission du gouvernement. Grève générale, quelle idée nous avons eue !

Avec un panache, un courage et une insouciance propre aux âmes jeunes, ils se sont affrontés aux CRS, aux gardes mobiles, pour finir par réinvestir et se réapproprier ce Quartier Latin, place de toutes les luttes parisiennes passées, avec son donjon, sa bastille, symboles des mouvements étudiants qui partent en couille, la Sorbonne.

À ce moment, plus que prendre en otage l’économie, gagner à notre cause l'opinion, attirer tant bien que mal, finalement, l’attention de média qui restait quoi qu'il en soit partial, nous nous sommes réapproprié le pouvoir, de choisir, de décider, penser ce que l’on veut ou pas d’une façon, plus libre que jamais.

Les gens les témoins passifs, à l'opposé des témoins directs de cette pousse vite oubliée, crurent à une victoire, lors de l'annonce du retrait de cette loi, orchestrée en péroraison (à par Villepin), les acteurs du mouvement Ko sur place étaient en train de se rendre compte, à l'appel de démobilisation qu'ils avaient été floués. Finis les rêves de changement, finis les rêves et revendications nées de la lutte, place au vote et à l'enterrement de notre souveraineté.

Alors malgré ce que l’on pouvait attendre de ce bourgeon qui était en train de germer, l’État, avec ses organes de contrôle, les médias, et son institutionnalisation des luttes par les syndicats et leurs cadres dirigeants (car la base bien souvent suivait ce mouvement démocratique), ont au prix de manœuvres abjectes et au prix de la manipulation des étudiants, du pays, réussirent à remettre le couvercle sur une marmite qui s’apprêtait à déborder.

Après coup, aussi commence à se dessiner l'évidence d'une révolution dans un mouvement permanent qui est en marche, un jour tous pousseront dans le même sens. La mémoire comme les capitaux se transmet et heureusement nous donne encore la possibilité d'éviter certaines erreurs et ainsi continuer à dessiner un rêve et un avenir commun.

Notre hyperbolisme, notre capacité d'indignation, l'hystérie d'une population, un soir de carnaval, consument ses espoirs dans un feu de colère, nous permettrons de quitter cette raison, ce bon sens qui nous pousse encore chaque jour à supporter la charrue.

Abandonnons-nous dans cette danse macabre des fous du capitalisme et dans un ciel rougeoyant nous verrons se lever l'aube d'un monde nouveau.
 
Coquelicot

2 textes de DOUBLE S « 2S »

Un enfoiré à la Sorbonne ?
Quand au bled, au café
Ses potes le demandaient c’est quoi ton vœu
I disait mon vœu c’est d’être à la fac
Après l’bac
Me retrouver en France direct à la Sorbonne
Des gens faisaient oooooohhh … …
C’est un mytho, c’est un mytho
T’es malade tu penses que là-bas c’est n’importe
Qui qui y rentre ?…
Toujours on disait ça va pas non ? Tu dis ça
A
Ne va te prendre
Et tu n’auras jamais la bourse
Et quand il débarque
Avec la rage de réussir
Se retrouve sur les bancs de la Sorbonne
Ils n’y croient pas des yeux les bollosses
I’disent : un enfoiré à la Sorbonne ?
Non ce n’est pas croyable
Attend qu’est-ce tu racontes ?
T’es à la Sorbonne ?
Tant pis l’adversité peu importe
Qu’ils rient, sourient rigolent
Où t’es à l’université de Paris ?
Et l’enfoiré réplique :
M’en bas pas mal les couilles
Puisse j’ai ma gueule dans la liste
Des étudiants de la Sorbonne
Je me souviens un jour quand au lycée
Le prof de phi
Demandait c’est quoi l’objectif
Principal de l’homme
Sur cette terre ?
Des élèves répondaient :
Travailler pour réussir, pour être
Une grande personne tatatatata…
Le prof disait non
Z’êtes tous passés à côté de la réponse
L’homme n’a pas d’objectifs sur cette
Terre
Son objectif principal
C’est la mort… Et pourquoi ?
Parce que l’homme naît se perpétue
Et disparait dans l’espace
Et sa richesse matérielle il le laisse derrière lui
Ou sinon qu’il ira peut-être avec sa richesse spirituelle
Si c’est le cas moi j’aurais atteins l’un de mes
Objectifs sur cette terre…… selon l’soi-disant enfoiré
Qui reste malgré des pressions manipulatrices
F .D .F (fière digne et fort)
 
À force de maigrir de jalousie, tu vas mourir…
Écoute très bien jaloux, pervers
Tu penses que j’ai aucune idée tes exactions
Mesquinerie
Mais attend tu vas crever ici
T’es pourri
Toi, mais je comprends tes attitudes, inquiétudes
C’est ma présence qui te dérange, te démange
Tu te sens incapable ; faible
Tu te plais qu’à faire du mal, pour avoir confiance
En ta personne, et avoir l’estime du monde

Mais sache une chose tu vas te fatiguer
Car moi aussi je suis sur le garde,
Contre toi et ta horde d’incapables, d’irresponsables
Jamais tu n’auras raison de moi, sur le terrain
Ceux qui voient consciencieusement savent
La raison
T’essaye de prendre des gens pour le fou
Tu te trompes en oubliant celui qu’on prend pour un fou
N’est pas fou
Au contraire, est fou
Celui qui prend pour un fou
Puisse que de lui s’en fou le soi-disant fou s’en fou

Vas y continue tes exactions manipulateurs
Moi je continue mon petit bonhomme de chemin
Avec la rage, le courage depuis longtemps
J’assure persévère
Nique ceux qui me regardent de travers
Tout compte fait, j’ai mon mot à dire
Aujourd’hui ce n’est pas que du délire
Je ne suis pas riche matériellement
Mais je continue de me réjouir
Tout en espérant en l’avenir
 
DOUBLE S « 2S »

2 textes de Jacques Dutox











Rêve de piraterie
Il me prend l'envie de naviguer
Voir de nouveaux horizons
Lointains
Et déjà perdus

Je n'ai toujours pas vu ces côtes teintées d'ocre
Dont le parfum du safran, du cumin brun
Vous remonte, effluves volatiles, jusqu'aux narines
Et vous transporte sur des nuages de sensations intenses

Les gars !
Allons piller ces navires qui approchent
Je veux sentir la poudre et voir le feu
Allons coulons cette luxure évidente

Combien ai-je déjà rêvé ?
De devenir un des leurs,
Le plus grand brigand des mers
Un renégat, un pirate

Mais il n'y a aujourd'hui plus de frontières à étendre
Et il devient difficile d'aborder
Des navires qui ne sont plus dans l'errance
Le mien cherche toujours les côtes

Je n'ai rien à offrir, rien de trop !
Que mon amour, mon bonheur ;
Allons ma douce !
Personne ne nous attaquera, voguons éternellement sans savoir.
 
Je suis pirate
Pirate, je ne suis qu'un voleur
J'ai le sang taché d'honneur
J'aime mes amis
Et les respecte

Je suis pirate
Je les vole
Pour le leur rendre
J'aime ça

Je suis hacker
L'informatique et moi ne faisons qu'un
J'aime voler
Ceux qui nous volent

Pirate, la situation est grotesque
Je ne sens plus la douce bise marine
Se pourrait-il qu'un jour
Je coule parmi les eaux les plus profondes ?

Volons, volons !
Recouvrons nos ailes de cet or
Dérobons, dérobons !
À ceux qui nous ont pillés

Je suis pirate, voleur, hacker des coeurs
Je vole pour donner
Ce que je n'ai pas
Je le rends !
 
Jacques Dutox


vendredi 25 décembre 2009

Pensée en deux actes

Lorsque je gonfle mes poumons
ferme les yeux et sens les rues de mon Paris,
bleu gris, les lieux de mon enfance
pour la Marianne et la bastille
à la patrie, l'honneur des hommes glorieux.
Lorsque ma poitrine frappe et ma chaire se meurt,
je garde mon âme libre
quand je respire et souffle cet air qui me fait vivre
en mon cœur vit et vibre la république de France
malgré tout...
le sentiment dans les mouchoirs
le cœur et toute la chaire exposée
vivre et mourir, matin et soir
avec dans la bouche le verbe pistolet.
L'aurore, l'espoir, à l'aube la gerbe
d'une société qui dans le noir
vient hanter nos rêves et font marcher les osts du blanc contre le noir,
qui dans le sang nous lave, pour un autre commencement
un nouveau départ pour une autre chance...
pour un sacrifice
 
cabotin

La pierre poésitale (qui change le cuivre en césure)

Je gère en France d'une somptueuse aisance
de Charybde en Sylla
aussi bien qu'un Orphée
du dessous au dessus
du sens le sous aux ingénus
je me suis re-pausé, j'ai mis mon verre à nu
j'admire d'un coup d'œil
mon passé mon présent
ma pensée sans écueils, vogue aux mirmidons des grands
certes il ne suffit pas d'être apollon pour exister
au fil de l'haut vers le bas
au fond de ma pensée retrouve Thésée !
Mon galion dans une mer de con a été mis au bas
de l'irréel en réel la voile noir j'ai arborée, montjoie !
Au pied de cette falaise j'ai accosté
un roi tombe dans cette ère mise et là
cette déclaration de guerre
au père du feu contre la loi
au noir de mon verre
mon passé de l'irréel en réel je bois
je pleure les pieds nus
je vis les mains de soie
Oreste né de la mère
que je tue en vengeant mes pairs, Salis par la vue, tu vois
et-gis-the âme and co-rompu,
aux plaisirs du verre je meurs d'avoir bu en joie.
 
whouaf

À une putain

Laisse ma tête hantée par les orages
s’endormir sur ton sein meurtri
tes bras ouverts au fou comme au sage
offrent aux poètes la paix d’une patrie

j’aime ton corps sacré par l’injure
ton cœur emplit d’amours mutins
tes yeux où se ravagent les azurs
ta pureté incomprise ô putain

j’aime ta candeur criblée de crachats
ta beauté souillée par le dédain
rebelle qui se fout du rachat
le corps inexpugnable et hautain

des femmes aux faux charmes alléchants
auxquels se plient tous les profanes
ne valent pas une larme pas un chant
comparée à ta beauté insane
 
Le Pestiféré

$+#€/ amour n’équivaut à rien


Quelques textes de Tonfa

J’ai la classe
Et on me le dit tout le temps
J’ai la classe
Et ça me fait bander
Tellement bander
que j’en ai des frissons
que je me touche
que je me lèche le torse
et je pisse le plus loin
et c’est les bras en l’air
que je reviens victorieux
de la bataille qui n’a pas eu lieu.
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Vladimir Poutine
Tes seins sont fermes comme le soleil
des barreaux sous les cernes
moi sur les planches avec un cuisto
dans le garde manger que des hosties
un videur m'a recal devant le frigo
à la plonge je me prend une prune
pour avoir léché une assiette
je prends mes valises
et j’me taille du jardin d'Eden
pour éviter de sombrer dans l'alcool
je fais des mots croisés comme les vieux
les dés sont jetés
par Vladimir Poutine
----
 
J’ai sauté a pieds joints
Sur le chariot du facteur
Et on m’a dit plus jamais ça
J’ai volé une pomme
Sur l’arbre à kiwi
Et on m’a dit plus jamais ça
J’ai construit la tour Eiffel
Et Eiffel a dit « c’est moi qui l’ai fait »
Et on m’a dit plus jamais ça
J’ai plongé du haut de la fenêtre du dortoir
Et j’ai atterri sur une maison en pain d’épices
Et on m’a dit plus jamais ça
J’ai fait la guerre
Et j’ai gagné une soupe de crevettes
Et on m’a dit plus jamais ça
Et on m’a dit plus jamais ça
Et on m’a dit plus jamais ça
Du coup je me suis assis et j’ai regardé
Ce que faisaient les autres
Et j’ai vu qu’ils piquaient dans la caisse
Pour fleurir des tombes
Qu’ils marchaient sur le dos
Pour ne pas salir leurs Nike
Et j’ai dit
Plus jamais ça.
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LES AVENTURES DE CRAVATEBOY
Une femme se promène dans une impasse à minuit. Soudain sortant de nulle part un type avec un opinel surgit. La femme crie mais personne ne l'entend. Personne ? Si. Cravate boy est là toujours à l'affut. Il enfile sa cravate et s'envole vers le lieu de l'incident. Quand il arrive, la femme est morte et le mec a taillé avec son portefeuille. Cravate boy se dit alors à lui même que peut être s'il n'avait pas eu a faire ce putain de nœud de cravate, il n'aurait pas perdu une plombe et aurait pu sauver la victime. Quelle idée de s'appeler Cravate boy. Je vais m'appeler t-shirt boy.

TONFA

jeudi 24 décembre 2009

Le Quotidien démasqué


Question poignante, pourquoi le téléphone sonne-t-il toujours au moment le plus

inopportun ? Nous avons tous vécu pareille scène.
Tranquillement installés dans les commodités, la lecture à peine entamées et là...
Le Malin téléphone se fait entendre : vibrations, musique de jeux vidéo, tube du
moment. Quelle que soit la mélodie, la réaction est sans appel.
En premier lieu, un juron. Celui-ci se doit d'être adéquat avec la situation. En vrac, nous avons :
Et Merde, Bordel de merde, Fais chier, P'tain de sa race.
Le dernier parait dépareillé de l'ensemble, la portée scatologique ne sautant pas à la figure.
Pourtant, en étant un peu plus ouvert d'esprit, le lien devient évident. L'analyse d'un éminent confrère sur le phénomène scatologique révèle que la sexualité dénote de ce concept. Une putain a directement trait avec cela. Car son usage est purement sexuel, elle peut à la rigueur être décorative sur les trottoirs austères de Paris ou les vitrines tâchées d'Amsterdam. Elle fournit aussi un lait de qualité, utilisé principalement dans la fabrication des fromages à pâte molle (ce dernier usage est réfuté par l'industrie fromagère, mais mon enquête mettra à jour les mamelons martyrisés de ces pauvres laitières, affaire à suivre donc).
L'usage sexuel donc est usuellement appelé le « cul » n'est-ce pas ?
Ne dit-on pas faire du cul, je vais lui péter le cul ou fucking asshole ?
Or la merde sort du cul nous sommes d'accord ?
De fait en plus de l'analyse de ce grand professeur (dont j'ai oublié le nom entre deux verres de vodka) ce qui précède justifie amplement la présence de P'tain de sa race dans les jurons (voir plus haut).
Revenons au problème qui nous intéresse, après ces envolées lyriques l'affect dû à la sonnerie se décompose en deux réactions antagonistes.
D'une part, l'individu sent un puissant ressentiment lequel est directement transformé en énergie. Cette énergie décuple la poussée initiale de l'étron, lequel une fois éjecté emplit de contentement son propriétaire. Là, soit la tâche est arrivée à son terme, soit de par l'absorption massive de féculents la merde continue d'être produite. En ce cas, le maniaque sent une irrépressible envie de hurler (voir jurons précédents) et doit vite jauger la situation.
Est-il apte à se déplacer jusqu'au téléphone situé dans la pièce adjacente ou bien le risque est-il démesuré ?
La grande machine cérébrale évalue les chances de survie, les compare avec l'urgence de la manifestation téléphonique. Il attend un appel pour un travail, son père disparu depuis quinze ans a peut-être choisi ce moment pour le joindre, son propriétaire peut être pris d'une irrépressible envie de lui rappeler que le loyer en fait ça se paie tous les mois, son chien est peut être sorti du coma.
Pris dans cette spirale la décision se prend instinctivement, le sujet se met debout, bien campé sur ses appuis malgré le pantalon sur les chevilles, il n'a pas le temps de se torcher même qu'un peu, d'un pas alerte il franchit la distance le séparant de l'objet honni, le saisit...
Les réactions divergent comme avancé plus haut, de fait les individus peuvent aussi agir instinctivement, mais avec plus de self-contrôle.
Ainsi après la bordée de jurons, une étude poussée montre que certaines personnes ne cillent à peine. « Le téléphone c'est de la merde, ça sonne toujours quand il ne faut pas. De toute façon, c'est bien connu c'est les Américains ou les Russes qui utilisent des satellites pour contrôler le monde et l'asservir. Si ça se trouve, le président est aux mains de puissances extraterrestres et puis le répondeur il faut bien qu'il serve ». Ceux-ci conservent leur posture dite de la chaise et emplie de suffisance se disent fièrement: « j'ai gagné face au pouvoir du téléphone ! » ; malheureusement, ils oublient généralement leur pantalon et se cassent la gueule et chutent le nez dans leur bêtise. Ah ! Tristesse de la condition humaine.
DJ Sophia

Le vertige sans rivage


(Lecteur, je te lègue cette page écrite non avec de l’encre mais avec la cendre de mon délire lucide, hélas trop tôt éteint. Cependant puisse t-il s’allumer aussi dans ton sein - ce délire, ce délit, ce délice - pour le plus grand mal et le plus grand bien du genre humain.)
Midi. Le soleil studieux brille dans le ciel studieusement bleu. Dans la ville les travailleurs studieusement travaillent, les patrons studieusement patronnent, les pochtrons studieusement se pochtronnent, les moribonds studieusement meurent, les mendiants studieusement mendient etc… Dans la salle de cours studieuse d’une université studieuse les cours suivent leur cours : studieusement les enseignants enseignent, studieusement les étudiants étudient, les sueurs studieuses roulent sur leur front studieux.
 
Quel ennui !
 
Mes tempes tempêtuent, le courroux me grille la cervelle, mes yeux s’injectent de sang, je vois rouge. Décidément tout est réglé comme sur du papier à musique sur cette terre qui tourne, tourne et tourne comme une ensorcelée. Je supplie les entrailles telluriques de bien vouloir se mettre à trembler, la terre, de s’ouvrir, pour engloutir d’un trait cette civilisation bête et disciplinée. J’invite les vents terribles qui saperont en quelques secondes le labeur millénairement acharné du genre humain. Je convoque les démons, pour que, remontés des régions inférieures, ils s’enivrent du sang et ripaillent de la chair des humains qu'ils auraient enfermés dans des geôles de flammes. J’implore, sur la terre, un déferlement de forces cosmiques, une pluie d’étoiles filantes, un déluge de bolides, un débarquement d’extra-terrestres, des hordes d’enfants féroces arborant des têtes d’adultes sur des pieux improvisés avec des pieds de chaises d’écolier, une lâchée de singes salaces dans une assemblée politique, n’importe quoi, n’importe quoi, pourvu que soit vaincu mon spleen, pourvu que se rompt la routine, pourvu que s’enraye la machine ! La grève sans revendication, la révolte sans merci ni pourquoi, un geste imprévu, une parole impromptue, des rires atroces, sans foi ni loi, des crises de larmes sans raison, ah sans raison!... Ce qu’il nous faut à tous, ce qui nous a toujours manqués, c’est le pur délice délictueux du délire sans yeux ! La pure impertinence acerbe de l’impénitence superbe ! La célérité scélérate des danses démentielles libératrices des instincts premières et essentielles ! Qu’avons-nous à perdre ? Rien. Tout à gagner à se perdre ! Fi des devoirs et des serments ! Assez de principes et de scrupules ! La vie n’est qu’un songe. Un songe... Mon âme est un pays d’obscurité incandescente traversé de cris sans échos. La fièvre infernale roussit mon corps. Les gens, en me rencontrant, se bouchent le nez, et détalent. Je brûle. Une fumée noirâtre s’enfuit de mes pores. Mes yeux sont les deux braises vermeilles d’un damné qui hurle son silence depuis la nuit des temps. Ma cervelle fond ! Je tremble ! Oui la vie n’est qu’un songe, un songe absurde. Mon âme ! C’est le naufrage ! Tout mon être s’insurge, plonge, se dissout et se purge en des ténèbres sans âge. Je renverse les tables, je brise les verres et marche nus pieds sur les éclats ; je titube, j’éructe la cendre, j’insulte et j’exulte comme un maudit sur les toits des taudis ; je rampe et je me tords d’horreur sur le pavé des grands boulevards. Je me lave avec de la fange, je me couche dans les bras des clochards ; je marche, je marche, je marche jusqu’au bout de la nuit, âme en peine.
À l’aurore, je tombai, harassé, sur les rives de la Seine.
Le Pestiféré

mardi 22 décembre 2009

Robert Ducasse ; les chants des quatre saisons : L’Automne



Terrassé par d’indicibles douleurs suspendant

aux poussières d’ardentes vomissures
pressé par le temps

quelqu’un passe et je perds heureusement le fil
Silence et Bruit
Mort et Vie

Nouvelle Tentative d’Arrêt
 
Robert Ducasse, un jour en automne

LE TEXTE CHIEN-LOUP D'UN IGNORANT DU MONDE

Que se passe-t-il ? Où a disparu l'argent des banques ? Qu'est-ce que font les Américains ? Quels sont les pays qui ne préparent pas la guerre ? Quels sont les pays prospères ? Je sais qu'en Russie Lamartine a élu son successeur. Que font-ils ensemble ? Résisterons-nous à la menace chinoise ? Le monde doit s'attendre à une grande catastrophe, à une apocalypse, à la fin du monde en 2012. Je m'en moque, je n'y crois pas. Je fais confiance au cinéma, à la littérature, à la musique. La réalité, c'est à dire les informations, je n'y crois pas, je m'en moque. C'est comme dans Pierrot le fou quand Marianne allume la radio et qu'on annonce 100 000 morts. Qui sont ces hommes ? Avaient-ils une femme, des enfants ? On ne sait rien d'eux. Il y a 100 000 morts et ça ne veut rien dire. Qu'est-ce que je peux faire, je ne sais pas quoi faire ...
Dans les rues, j'évite toujours plus de militants d'ONG, de syndicat à la recherche de donateurs. Les partis politiques offrent leur carte au premier venu peut-être. Moi, sans bouger, refusant toute prise de position, toute conviction, je reste spectateur. Le monde propose de nombreuses destinations weekend à Miami. Des packages ordinateurs avec connexion haut débit. Paris étale ses boulevards. Les buildings, tout d'acier, plantés en jachère, empêchent de voir loin. Dans l'enfer urbain, secoué par le RER, j'ouvre le 20 min de ce matin. Combien me reste-t-il d'intérêt pour le monde extérieur ? Merde ! Ca me manque les voyages, les reportages animaliers sur FR5, les étudiantes allemandes.
J'arrive à la Fac. Que m'apprennent les cours que je suis quotidiennement ? Malraux conduisait un char pendant la guerre. Des hommes ? Des idées ? Des livres qui m'ouvrent la porte d'un royaume inconnu ? La véritable réussite de mes études, la mention TB, ça serait de pouvoir m'oublier afin de comprendre la singularité de ces personnages chelou qui courent tout nu entre les pages des romans. Ainsi que ses passions, qui s'égorgent sur les écrans d'UGC. Je m'engagerais alors dans ce monde de ronces et de roses, de canapés et de fusées, de plaques chauffantes, de jacuzzis dans lesquels, si jamais j'y comprenais quelque chose, je pondrais un article pour vous, chers lecteurs. Amis-miroirs, ennemi invisible, auquel je ne pense jamais, auxquels je pense toujours. Peut-être sommes-nous semblables ? Comme nous le sommes à Baudelaire, aux personnages chelou, aux amoureux égorgés, au monde entier. Mais ceci n'est pas un article. C'est le cachet d'ecsta que l'on pose sur sa langue. On peut encore le cracher et retourner danser avec une étourdissante étudiante allemande dans les jardins de la ceinture de Paris.
 
Hermes Baby

Divagations nocturnes d'un SDF mental


Quand va-t-on arrêter de formater les enfants pour en faire des modèles types de l'adulte parfait ? On fait des garçons des petits durs, conditionnés à braver le monde pour obtenir ce qui leur semble être juste, vrai et bon. Les petites filles sont conditionnées à être de petites machines à satisfaire le regard d'en face : jolies, gracieuses, discrètes et soumises. L'alliance des deux finit par rendre un cocktail détonnant de niaiserie ou d'amertume et de frustrations : puisque le couple est censé vivre heureux pour toujours (et encore une fois le toujours est relatif, mais ce n'est pas le propos).

Le garçon naît et se retrouve enfermé dans un monde aux couleurs froides, plus tranchées, le bleu : le bleu de l'uniforme, le bleu de la virilité. On lui met d'emblée dans les mains des voitures, des robots, des petits trains et s'il a le malheur de s'intéresser de trop près aux poupées de sa sœur, on crie au ratage éducatif (d'une mère trop oppressante ou d'un père absent). Le garçon jouit ainsi d'un sentiment exalté de possession matérielle, de toute-puissance guerrière, de sa testostéronisation en marche. La fille, elle, porte des couleurs chaudes, car elle est condamnée à la partie émotive de l'appréhension de la vie : l'amour, la famille, ou le secrétariat qui reste de l'assistanat. Son but dans la vie n'est autre que de rendre l'homme (qui la choisira) heureux. En effet, Cendrillon, comme Blanche-Neige accessoirement foutue à la porte parce que sa belle-mère avait peur de plaire moins aux hommes, et toutes les autres petites princesses sont choisies par le prince qui la voit, la trouve appétissante et la réquisitionne jusque dans sa propre maison pour la ramener dans son antre. Là-bas, elle trouvera du confort pour y couver les petits oisillons que son prince lubrique lui aura concoctés. Et l'histoire recommencera encore et encore.

Le bonheur, même apparent, est toujours préférable à la solitude ou à l'indépendance. La société veut que « ces deux êtres si imparfaits et si affreux » fassent semblant de ne pas l'être et simulent l'accord parfait. Pourquoi perpétue-t-on cette mascarade pour rentrer dans ce moule qui n'a plus d'âge et qui n'est même plus adapté aux mœurs d'aujourd'hui ? Parce que sans cela, ce serait le chaos sociosentimental : on préfère divorcer dix fois, composer-décomposer-recomposer à loisir les familles plutôt que d'admettre qu'on en demande trop à l'autre. Il faut rendre le change pour pouvoir faire la morale à ses enfants, il faut un ordre des choses pour accepter un ordre extérieur. La norme s'impose comme une évidence, tu as 30 ans, tu dois te marier puisque tu as un bon poste et ta propre maison. Mais si tu n'as rien de tout ça, tu es un inadapté social à moins que tu ne sois homosexuel ou stérile (ce qui est envisagé à peu près de la même façon). C'est l'ordre social qui exige de toi un certain nombre de passages, de rites initiatiques pour prouver que tu es inséré, à ta place.
Mais l'autre n'est pas parfait, l'autre n'est pas ce stéréotype qu'on attend de lui. Nous ne sommes pas, d'ailleurs, ce que nos parents attendaient que l'on soit : on est tous la déception de quelqu'un. On se pose en juge, en exigeant de celui sur lequel on fait reposer nos espérances sociales ce qu'on n’est pas capable de se procurer seul. C'est tellement plus facile de rendre l'autre responsable de ses propres échecs, pas d'introspection, pas de remise en question : si ça ne marche pas, c'est que l'autre ne nous comprend pas, ne nous aime pas assez, pas assez bien. Peut-être que tout le problème est là, dans la responsabilisation : se demander si on est vraiment prêt à partager une vie avec tous ses accrocs, avec quelqu'un, sans faire reposer sur l'autre nos frustrations et nos doutes et accepter, quoiqu'il arrive , qu'on reste responsable de nos vies, individuellement en se disant : « ma vie ne me satisfait pas, tu me fatigues parfois, je ne suis pas d'accord sur tout avec toi souvent, mais sans toi, ce serait pire ».
 
BHL

Mère Nature


Il y a des choses qu'on fait plus facilement dans certains lieux que d'autres : nager à la mer, faire du ski à la montagne, dormir dans un lit.... plutôt que nager à la montagne, faire du ski dans son lit, quoique pour dormir, en ce qui me concerne, je crois que je peux le faire à peu près partout !

Il y a des notions qui paraissent voisines, à premier abord, l'écologie et les vacances sont de celles-là.
L'écologie et les vacances sont deux notions voisines par leur objet souvent commun, la nature.
Cependant, dans leurs contradictions, elles restent deux notions antinomiques, pour quelles raisons ?
D'abord, il faut préciser ce qu'est l'écologie, ce que représentent les vacances, cette étrange période.
Puis voir quelles sont ces contradictions, que je semble évoquer l'air de rien.
Enfin, comprendre cette nouvelle préoccupation pour notre nature, sujet autrefois laissé à d'affreux chevelus écolos du Vercors que tout le monde moquait, et essayer d'appréhender les raisons qui poussent certains à protéger la planète et à d'autres (même si ça peut être les mêmes) à économiser toute l'année pour s'offrir deux semaines de répit au vert.
Bien avant que l'écologie à l'occasion d'élections, si je me rappelle bien une histoire de Nicolas, bref bien avant que l'écologie, je disais, ne devienne à la mode, quand elle était un enjeu autre qu'électoral, pour un petit groupe passionné, une petite partie de la population, les écolos... elle était un sujet que le commun des mortels, nous, tournait en dérision.
Et même si aujourd'hui, l'autre grande partie ne rit plus, lorsque cette petite partie leur parle de, par exemple, la pollution des océans, le réchauffement climatique, les choses n'ont guère changé. Tout au plus une vague préoccupation pour le développement durable (horrible expression) et un tri quasi national des ordures (moi je fais encore de la résistance). Néanmoins, il existe encore et toujours un large consensus : les vacances, sans doute l'endroit où écolos, citadins invétérés se retrouvent. On économise, dans la grisaille parisienne, on sert les fesses toute l'année et dès que le signal est donné, on court trouver la plage de ces rêves. Et même si ça ne correspond pas toujours à nos attentes, chaque année on continue. Quelquefois, tout ça ressemble à un vieux couple, qui ne se parle plus depuis longtemps et qui à l'occasion de la retraite par envie ou nécessité essayerait de renouer une discussion arrêtée quarante ans plus tôt, comme si de rien n'était. Mais souvent, cette envie de reprendre contact avec cette nature se termine par le siège au sens martial de celle-ci.

On produit, on produit, on produit, puis on prend sa voiture, ou l'avion, avec ses tout nouveaux masques, tuba, maillot de bain. Puis on se lance sur la voie de Pacha Mama (Terre Mère).
La pauvre, ces millions de personnes ayant dès les premiers jours de vacances brulé des centaines de litres de carburant, qui obscurcit un peu plus notre ciel.
Il ne faut pas oublier l'industrie touristique, je dis industrie, parce que c'est quand même une grosse machine à faire du fric...
... Avec nos rêves.
À peine nous a-t-elle dégoté un petit coin de nature, une plage de sable fin, une vallée encore sauvage, elle construit, terrasse, goudronne, un peu comme un agriculteur avec une terre récemment acquise.
C'est un cercle vicieux, il semblerait que plus l'homme vit loin de la nature, enfermé dans son environnement urbain, les villes, plus il essaie de la retrouver et peut-être la part en lui étouffée.
Et c'est un engrenage fatal au lieu de renouer avec l'esprit des premiers hommes, lorsqu'il a trouvé un environnement « naturel » selon lui, il le transforme pour ne pas être trop perdu, peut-être pour ne pas à avoir à faire cet effort de remise en question nécessaire pour retrouver le peu de sauvage qui est en lui.
On la désire, cette nature, mais sans franchir le pas. Déjà dans sa grotte, à juste titre, notre ancêtre, percevait les alentours comme un monde plein de dangers, alors il cherchait à se retrouver dans un environnement sécurisant, aménagé par ses mains.
C'est peut-être là le problème ? C'est peut-être ça la clef du problème ? C'est peut-être ça qui explique cet engouement pour les séjours écoéquitables, je sais pas trop comment ça s'appelle. Faire un trek dans les steppes sibériennes, dormir dans une iourte, marcher plusieurs jours dans le Masaïmara à la recherche de tribus Dogons. Tout ça parfois me semble pathétique et puis tellement hors de prix à un point tel que pour avoir ce qu'avait tout homme avant la civilisation, la possibilité de se dégourdir les jambes dans la direction qu'il veut, il faut faire partie de ces 2 % de la population gagnant plus de 2000 euros nets par mois.

Besoins d'harmonie entre environnements, humain et nature. De Lascaux à internet, il semble que l'homme soit resté dans le même schéma, se protéger, chasser pour avoir le plus possible à bouffer en cas de coup dur et faire la guerre à ceux qui menacent son pré carré.

Nous voyons bien à quel point, l'écologie et les vacances sont deux notions qui en se rejoignant sur l'idée que ça aurait un rapport avec un environnement naturel, s'opposent.
L'écologie n'est pas pour demain, il faudrait d'abord que l'humanité ne se construise pas à côté du naturel, mais avec lui. Cela lui permettrait peut-être de comprendre à nouveau ce qu'elle est. Cela permettrait peut-être à l'homme de mettre fin à ce divorce avec une partie de lui-même.
Déplacements polluants, tourisme souvent fatal à l'écosystème.
Plus on détruit et on se coupe de notre terre mère, plus on semble la rechercher, mais d'une façon si maladroite qu'on dirait un jeune puceau lors de sa première saillie, décidément on trouve pas le trou !
Nous désirons la nature, mais sans franchir le pas. Peut-être par confort, habitude, mais peut-être aussi parce que ça nous obligerait à nous remettre vraiment en question, ça nous obligerait à quitter cette arrogance d'homme occidental civilisé et nous obligerait à accepter que nous ne soyons pas si évolués que ça et que depuis longtemps nous ayons fait fausse route. Ce n'est pas en triant ses ordures ou en faisant des marches dans le Machu Pichu, qu'on y arrivera !

La « civilisation » a du bon, ceci n'est pas à rejeter. Mais en se construisant en opposition avec la nature, l'homme se construit en opposition avec lui-même, il tue sa part de « naturel ».

Cette construction contre nature, source de disharmonie, risque de nous couter cher.
À défaut de quitter nos certitudes et notre fatuité et de remettre tout à plat, le Monde continuera à être à notre image, une nature qui se meurt.

Épilogue : L'homme social, élaboré autour du feu n'est pas l'homme naturel, et pour retrouver l'un, le naturel il faut quitter l'autre, le social et sortir de sa grotte.
Allons chasser le mammouth !

bill G (qui fait son coming out)

Naples connections


Il y a des situations qui donnent l'impression de « déjà-vu ». La situation de Naples aujourd'hui empêtrée dans les déchets me semble familière. Elle me rappelle l'histoire du cyclone « Catherina » à la Nouvelle-Orléans. Vous vous demandez sans doute pourquoi? Parce que les deux situations me font penser au G8 de Seatle.
Vous allez me dire « tu déraisonnes » eh bien non ! Naples et la Nouvelle-Orléans pour leur évolution possible et Seattle pour la tentative de créer une zone libérée ou TAZ (tempory autonomy zone). Une situation malheureuse, avec une population poussée à bout, par des inconvénients déjà bien réels et qui ne laisse présager rien de bon pour la suite. Un « triangle de la mort », où les cas élevés de cancers, de leucémies, de lymphomes et de perte d'appétit due à la puanteur des ordures, la région qui est parsemée de sites d'enfouissement souvent sauvages et donc non aux normes, l'atmosphère s'envenime à Naples.

Dans sa situation d'empoignade avec leurs institutions, la population de Naples, en étant dans une situation de consensus sur leurs oppositions avec le gouvernement, va-t-elle découvrir ses possibilités et par la même occasion montrer à d'autres que lorsque les habitants se serrent les coudes, il est possible de lutter avec succès contre l'état ?
Et donc en conséquence, la population s'apprête, livrée à elle-même, à découvrir les joies de l'autogestion. Et bientôt peut-être elle s'apercevra qu'elle s'organise mieux toute seule, qu’avec un état corrompu et incapable, qui passe son temps à faire de belles promesses sans jamais les tenir.
Mais tout d'abord un petit rappel sur l'origine de cette crise.
Une situation qui a permis à la population napolitaine de se redécouvrir un esprit de solidarité.
Et pour finir, l'immense espoir que ça donne à tous ceux qui croient à une reprise en main de nos vies, émancipation qui pourrait être musclée face au système, plutôt qu'à un hypothétique « grand soir » qui ne viendra peut-être jamais.

Quelles sont les origines du problème ?
Avec une mafia qui se sert du retraitement des déchets comme une affaire des plus rentables et la complicité de leur gouvernement, voire d'entreprises étrangères trop contentes de se débarrasser de déchets à bas coup, les Napolitains ont fini par craquer.
La ville croule sous les ordures. Les habitants brûlent donc leurs propres déchets, malgré le risque de diffusion de substances toxiques comme la dioxine. Les pompiers essaient d'éteindre les feux, mais la population s'y oppose, même quand ils sont aidés par la police. Et tout cela finit par dégénérer en scènes d'émeutes, avec barricades et appui de l'ensemble de la population s'il vous plait !
Ce qui ne va pas arranger la situation, il y a des déchets enfouis, sûrement mêlés avec de l'uranium appauvri, restes de l'intervention des USA au Kosovo, que les Américains semblent avoir réparti dans plusieurs pays. D'après ce que l'on peut constater, ils ont tendance à préférer la région de Naples qui semble être la plus accueillante.
Cela fait un moment que ça dure, déjà 15000 tonnes d'ordures environ se sont accumulées, dont certaines qui ont été recyclées en barricades. Les écoles ferment pour ne pas faire courir de risques sanitaires aux enfants, qui pour les plus âgés vont rejoindre leurs parents, avec toute la fougue que peut mettre un « ado », pour se rebeller, quand il a en plus le soutien de papa et maman. Tout cela exaspère une population qui a déjà une longue histoire de la clandestinité et l'allergie à tout pouvoir imposé de l'extérieur, pour cela il suffit de se rappeler l'insurrection de Naples pendant la guerre, qui a duré sept jours, face aux occupants nazis.
Une solidarité émerge au grand jour dans une situation puante, avec une population déjà sensibilisée au système D, des pompiers blessés et des flics attaqués lorsque le gouvernement tente d'ouvrir une décharge. Ceci a pour conséquence de mobiliser encore plus de monde contre lui.
Des émeutes éclatent même jusqu'en Sardaigne, pour protester contre le projet d'y envoyer une partie des déchets.

Considérés dans les médias comme une minorité, les insurgés ne sont plus tolérés par l'état qui menace d'utiliser la force pour faire cesser cette rébellion et rétablir son autorité. Les habitants qui poussent au « désordre » pour empêcher la création de décharges, risqueront de lourdes peines de prison (5 ans) et ceux qui empêcheront l'aménagement de décharges risqueront de trois mois à un an de prison ferme!
Mais il semble que la population continue à se serrer les coudes.
Les perspectives que ça ouvre, l'entraide que cette situation fait naître, apprennent aux Napolitains et à toute l'Italie qu'il est possible de défendre sa liberté.
Les habitants s'organisent, il y a des tours de garde. Pris à la gorge, ils apprennent que leur survie n'est pas du côté de la négociation. Ils expérimentent ce qu'ils avaient déjà senti. L'état ment, se fout de la santé de son peuple, quand il fait de l'argent sur son dos avec son auxiliaire, la mafia... Se fout de sa santé quand il s'agit de réprimer l'expression d'un refus.
La sensation de liberté dans une situation difficile où le recul n'est plus possible fait entrevoir à ces habitants sur fond d'hétérotopie, l'image de la clarté à travers le ciel sombre.
Et puis à défendre ses intérêts même quand cette défense va contre la loi. Découvrir que l'on peut faire, qu'on n’est pas seul, comme à la Nouvelle-Orléans. Là-bas les gens, avaient collectivisé les médicaments, les médecins de quartier ne soignant plus que parce qu'il y a des malades. Ils avaient organisé leur propre milice pour défendre le quartier : des pilleurs, police et armée qui voulaient les déloger et détruire leur maison. Chacun aidait l'autre à reconstruire les foyers, les choses se décidaient se réglaient et se règlent toujours en comité de quartier sur un mode de démocratie directe. Les quartiers les plus touchés et qui étaient les plus exposés, étaient les plus pauvres, un fort pourcentage afro-américain descendant d'esclaves et comme eux laissés à leurs sorts.
Les Napolitains apprendront comme à la Nouvelle-Orléans et quand l'espace libéré ne sera plus, , ils garderont et n'oublieront pas cet espace ouvert dans leurs souvenirs et dans leur esprit.
Ils n'oublieront pas non plus ce qu'ils ont pu faire et pour quoi ils l'ont fait, ils n'oublieront pas l'état.

Le gouvernement italien pourra faire garder les sites et les usines liés à la gestion des déchets ; les déclarer zone militaire, avec une autorisation de leur maintien par la force, ils n'oublieront pas pourquoi ils vivent cernés par les décharges.
Comme aux États-Unis, les Napolitains et bien d'autres sont trompés et avilis par leurs gouvernements. Une situation de crise naît, et la population fait ce qu'hier elle n'aurait osé envisager. Elle expérimente ses moyens de survie, et après avoir goûté à l'autonomie, elle entrevoit ce qu'elle pourrait faire, avoir, si l'état ne lui volait pas tout, s'il ne s'opposait pas à sa volonté. Les G8, comme à Seattle, permettent d'expérimenter un espace, même quand il est cerné, d'ordure ou de flics, dans lequel on peut s'organiser d'une façon égalitaire et autonome. Ils permettent d'expérimenter la liberté et jauger sa force, les participants s'écartent des chemins balisés et finissent par ne plus tenir compte des lois comme fin de l'action.Ces espaces sont souvent, jusqu'à maintenant plus ou moins temporaires, mais font naître des idées de liberté, de bonheur, aux hommes qui leur survivent et qui s'en souviennent bien après, les idées sont transmises elles sont immortelles, « Croatan existe ! ».
Ce qui me laisse penser que cela se reproduira de nouveau et de plus en plus. Les peuples prenant conscience de leur force, à chaque génération un peu plus, ayant l'exemple des luttes passées, ils se souviendront de leur force et de leurs erreurs.
Rappelez-vous de Naples, de Paris, rappelez vous de Cuba, d’Oaxaca, rappelez-vous de 1774 et de 1789, de 1871. Et n'oubliez pas, qu'« Une certaine sentimentalité peut, au même titre qu'un certain romantisme, être considérée comme un excellent matériau révolutionnaire. »
En attendant, soyons attentifs aux problèmes de nos camarades napolitains et souhaitons-leur de réussir ce qu'ils entreprendront.
Notre tour viendra, peut-être un jour ?
gat-sa

dimanche 20 décembre 2009

Un trésor au fond de la mer


An 2100, au pôle Nord, tranquillement installé sur le pont d’un paquebot transarctique, un couple sirote des cocktails froids tout en profitant de la chaleur et du soleil. Ce n’est pas un début d’un film de SF mais inévitablement ce qui nous attend dans un avenir plus que proche.

Le réchauffement climatique, qui est une vérité absolue, est à l’origine de la fonte des glaces. En 2000, selon le modèle de l’époque, les scientifiques avaient prévu la disparition complète de la calotte glacière en 2100. Depuis, bien des eaux ont coulé sous les ponts, et le résultat est passé à l’an 2070. Aujourd’hui, on estime qu’en 2040, la banquise sera complètement ouverte, autorisant un passage permanent annuel pour n’importe quel type de bateau, sans escorte de brise-glaces. Et en 2025, l’Arctique sera libéré des glaces pour toujours.
La dure réalité vient attraper la fiction : en 2007, pour la 1ère fois, les passages du Nord-Ouest et du Nord-Est se sont ouverts simultanément ! Cette ouverture était calculée pour 2050. Tout le monde a compris : la glace fond plus vite que prévu par le modèle. Mais la banquise ne fait pas que de rétrécir, elle s’amincit. L’épaisseur de la glace aurait diminué de moitié en seulement 10 ans.
Mais la fin des temps peut encore profiter à certains. Bien entendu, de telles activités apocalyptiques ne peuvent qu’attirer l’attention. Une étude de l’agence gouvernementale de géologues américains US Geological Survey estime qu’il se pourrait que la région, située au nord du cercle polaire, recèle, sous la glace, des ressources en pétrole et en gaz s’élevant à un cinquième des réserves d’hydrocarbures non encore découvertes, mais récupérables de la planète. Soit, 90 milliards de barils de pétrole et 47 260 milliards de mètres cubes de gaz, soit environ un tiers des réserves mondiales de gaz connues.

Ses réserves sont concentrées près des côtes, dans la juridiction territoriale des pays riverains de l’Arctique : États-Unis, Russie, Canada, Norvège, Danemark (via le territoire autonome du Groenland) qui les convoitent depuis des années. Ils se préparent déjà à revendiquer leur part des fonds marins.
La majeure partie du pétrole est au large de l’Alaska et le gaz près de la Russie. L’étude a couvert l’intégralité de la région située au nord de la 66e parallèle et en prenant compte la technologie actuelle. En définitive, l’Arctique contiendrait 13 % des réserves mondiales de pétrole et 30 % des réserves de gaz.
Selon Donald Gautier, chef du projet, l’Arctique constitue la plus grande zone pétrolifère non explorée de la Terre. Alaska
arctique (30 milliards de barils) ; bassin amérasien (9,7 milliards) ; bassins
de l’est du Groenland (8,9 milliards). Quant au gaz, 70 % des réserves non
découvertes se trouveraient dans le bassin de l’ouest de la Sibérie (18 430 milliards de m3) ; les bassins de l’est de la mer de Barents (9000 milliards) ; et l’Alaska arctique (6250 milliards).
L’enjeu est énorme : les 90 milliards de barils attendus dans L’Arctique satisferont la demande mondiale actuelle (86,4 milliards) pour trois ans. Elles excèdent le total cumulé de réserves connues du Nigéria, Kazakhstan et du Mexique.

Avantage : réduction de la dépendance américaine à l’égard du pétrole importé ; mais aussi gain de temps et d’argent énorme. L’ouverture du pôle Nord permet de diminuer le temps de déplacement des frets : 14 000 km en passant par l’Arctique pour 21 000 par voies actuels (canal de Suez, pipelines, frets…).
Le prix à payer semble ne pas trop intéresser les industriels.
Le coût pour l’environnement est sans précédent :
infrastructures industrielles importantes, extraction, transport…
Selon Franck O’Donnell, président du groupe Clean Air Watch :
les ours polaires et animaux sauvages sont menacés par le
réchauffement, mais vont également souffrir des activités de
prospections. La navigation menace l’écosystème de l’Arctique :
risque d’accidents (le pétrole se décompose lentement en eaux
froides) mais aussi les émissions des navires utilisant des
carburants fossiles entraineront une salissure de la calotte,
accélérant ainsi la fonte.
Cela dit, le raccourcissement du trajet va sérieusement diminuer l’émission des gaz à effet de serre. Ce qui pourrait être considéré comme un mal pour un bien ?
Quoi qu’il en soit, tout le monde est chaud. Les forages débuteront dans 10 ans.
En 2007, Exxon a remporté un appel d’offres de 500 millions de dollars pour un programme d’exploration de cinq ans dans le delta du Mackenzie et la mer de Beaufort. 2008, BP a fait une offre de 1,2 milliard de dollars pour obtenir des droits d’exploration dans la mer de Beaufort. Qui a dit que la crise boursière ralentissait tout le monde ?
La seule question à se poser réellement est de savoir si, en 2100, l’homme pourra toujours, le cœur léger, passer des vacances sur un paquebot transarctique, sirotant des cocktails sur le pont, en short et chemise et tong. Ou si l’humanité aura complètement disparu, noyée sous des litres d’eau car l’envie qu’a l’homme de sucer la planète est inassouvissable.
 
Ward Stradlater

samedi 19 décembre 2009

Apathie existentielle d’une génération


Le Monde est fou, mon temps est fou et moi je crois que je suis en train de le devenir !

Mais que se passe-t-il ?
De tsunamis en ouragans, de tremblements de terre en cracks boursiers, à travers le prisme médiatique, les choses semblent s'emballer. Il n'y a jamais eu autant de sources d'inquiétude, crise financière, réchauffement climatique, il paraît même que nous avons un déficit planétaire de production de blé de plusieurs centaines de tonnes. Il nous manque plus que la Lune nous tombe dessus !
Il paraît que l'histoire est en train de s'accélérer, et nous les jeunes, qu'est-ce que nous en disons ?
« Bof »...
Aprés avoir célébré les années 68 où toute une jeunesse d'une façon épique et quelle que soit son origine, de Prague à Mexico, du Mexique au Japon, remuait et voulait changer son temps, il ne se passe rien. Cette jeunesse qui avait des idéaux et qui était prête à se battre pour eux, nous montre la voie. Et nous, que faisons-nous ? Nous restons là, à attendre. Un rêve ? Pas grand chose si ce n'est peut-être avoir un bon salaire et de quoi partir en vacances une fois par an. Pour qu'on se passionne, il faudrait au moins qu'on en ait des rêves, sinon on n'est qu'intéressé. La télévision est omie présente dans nos vies, les communications, n'ont jamais été aussi rapides, internet, téléphone portable, Bluetooth et que nous disent-elles ? « Consomme » et donc, « gagne de l'argent ». Nous sommes devenus des cons- sommateur en puissance, des spectateurs éternels, il semble que la multiplication de moyens ait été faite pour nous enlever tous nos moyens. Nous ne sommes pas jeunes, on est vieux, ressassant le passé, on attend la mort, nous sommes castrés !
Jeunesse stérile, nous n'essaimons plus rien, en nous ne germe plus l'avenir. Serait-ce pour cette raison que lorsqu'on se tourne vers le futur, la seule impression que l'on ait c'est l'inconnu, un gouffre noir à la profondeur indéfinissable ?
Mais que s'est-il passé ? Les enfants d'aujourd'hui n'ont que pour seul rêve, devenir star, passer à la « télé », avoir du «fric », pour s'acheter des slims. Ils ne veulent plus être pompier ou cosmonaute, et la musique n'a plus de mots, elle est Tecktonik. Notre génération est desséchée et elle accueille la dernière catastrophe comme la météo de demain, dans l'indifférence. Nous ne sommes plus jeunes et les vieux nous refont la guerre froide, ça va mal finir...
Est-ce la fin de tout, est-ce la fin d'une jeunesse bouillante, pleine de rêves, qui ne les adapte pas au monde, mais qui au contraire font plier le Monde sous leurs empires. Est-ce la fin d'une jeunesse qui défendait sa liberté sur les barricades ? Se pourrait-il que ce soit la fin de l'Histoire, Fukuyama aurait-il raison ?
Peut-être pas, au moment où nous avons l'impression que les choses se font sans nous et que le seul choix qu'on nous laisse c'est de rentrer dans le rang, il pourrait bien que cette jeunesse sans but se montre moins docile qu'elle ne le paraît. On a l'impression d'avoir loupé le coche, nous la relève, nous ne relevons aucun défit ? Nous sommes après les guerres mondiales, la guerre froide, 68 ses barricades, et il nous semble être dans un non-temps, que nous arrivions, quand tout est fini. Pas de rêves, pas de combat à mener, on nous dit d'être sérieux, réaliste, pragmatique, «on est détrompé sans avoir joui ; il reste des désirs »
(...) mais l'on n'a plus d'illusions, l'imagination devrait être « riche, abondante, merveilleuse » (...) mais « l'existence est pauvre, sèche et désenchantée. On habite avec un cœur plein un Monde vide ; et sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout ». Alors à défaut d'aller combattre le nazisme ou de se battre pour les droits civiques, on patiente, on attend. Quoi ? Bof...
Entre la galerie marchande et une partie de jeux vidéo, il semble qu'il n'y ait plus d'espoir.
Mais il se pourrait que ce ne soit pas la fin de cette histoire, cette génération qui souffre, mais qui feint l'indifférence, relativise et considère les choses quelles que soient leur importance, de la même façon, elle s'ennuie. Elle a mal de son siècle, qui est si mal engagé. Alors il se pourrait bien que cette apathie soit en fait un calme cynique annonçant la tempête, à travers son apparente superficialité, nous referait-elle le mal du siècle ? Le scénario avait été écrit et conclu sans notre accord et bien la suite des événements va montrer notre suite, qui n'est pas une fin, mais un commencement. Ce calme annonce une tempête, car l'on empêche jamais très longtemps la vie de reprendre ses droits. On chasse le naturel et bientôt les jeunes vous apprendront le galop !
C'est vrai, les choses sont compliquées, le Monde va vite et nous ne sommes pas grand-chose, nous ne comprenons pas grand-chose, on nous le dit assez souvent. Alors on attend, on courbe l'échine comme le chien auprès de son maître, nous restons auprès de nos parents, nous acceptons le contrôle de nos tuteurs, et on s'ennuie...
Entre ombre et lumière au crépuscule de notre époque, on est entre chien et loup. Restés dans le scénario du XXIème en chien à la tombé du XXème, nous attendons le jour. Alors chers lecteurs méfiez-vous des loups qui dorment.

Remember remember the five november !
 
L'homme enrhumé

Le Manifeste de Chien-Loup

Chien-Loup vous parle et comme vous pouvez vous en douter, je suis multiple, sombre et clair, fidèle et insoumis, je m’engage parmi tous les êtres qui vivent en mon sein.

J’offre aux individualités qui m’écoutent ma pensée libre, anarchique et démocratique pourtant ; car je suis la confrontation de toutes les paroles.

À travers l’écoute et l’échange, par le choc de nos aboiements de chien, qui s’accorderont en un concert de hurlement, nous formerons une meute. Toutefois, nous ne tuerons aucun chat, ni aucune brebis, même égarée. Notre démarche est sincère, comme celle du chien allant vers son maitre, combatif, tel le loup aux aguets. Comme le chien, charognard, comme le loup, prédateur.

À travers l’écho de ces cris, dans les montagnes, nos villes, nous passons les cols et allons à la rencontre des meutes voisines.

Au crépuscule de notre civilisation, nous troquons le collier du chien pour renouer avec la fourrure odorante et trempée du loup, errant à sa guise dans les grandes forêts sauvages. Nous fuyons impasses, boulevards et maréchaux, pour nous aventurer sur les grandes steppes enneigées.

Nos mots sont notre truffe…
 
Du cerveau à notre tombeau, entre nos cœurs et nos poumons, dans nos errances, nous trouvons les espaces infinis, créant par notre écriture magique enfin le monde dans lequel nous vivrons notre paradis.

Notre journal est une proie que nous avons chassée et que nous vous rapportons, perdreaux, sangliers, cerfs et pintades. Mangez à votre guise à ce buffet. Le festin est ouvert, avancez doucement, nous déroulerons la nappe-rêve à vos pieds, servez-vous de vos cervelets comme des couverts, notre cœur est la table, nos âmes les plats, vous en êtes le Grand restaurant.

mercredi 16 décembre 2009

Astronomie sur Terre

Connaissez-vous l’astronomie ? Cette unique science qui a appris à gérer des nombres… astronomiques, tendant vers l’infini. Et bien, chers amis, figurez-vous qu’il existe une tout autre science qui jongle avec de tels nombres. La télévision débilitante. Le champ d’études est vaste, alors nous allons nous en tenir à la fabrique de « stars ».

En levant les yeux au ciel, on voit une infinité de trucs qui brillent, et on se demande d’où ils viennent. C’est simple : on les produit.

Qui les produit ? L’ère des Titans ayant disparu, la partie immergée de l’iceberg reste les dieux grecs. Nikos Aliagas, dont les « performances » quotidiennes à la Star Academy payent, est le Dieu des Dieux. En plus de son salaire « secret », « l'animateur » se sent le droit de toucher un « petit bonus » de 13 500 € par semaine… Et étant le seul à ne pas subir les éliminations au Château, Nikos est assuré de palper 216 000 € au bout de 4 mois !

Plus loin dans l’univers, les 4 membres du jury de la Nouvelle Star sont loin de toucher le même salaire que leur confrère de TF1… Katché, James, Attia et Manoukian peuvent se vanter de gouter chacun 120 000 € pour une saison. Et des fuites disent que cette rémunération aurait quadruplé depuis l'édition 2004. Mais c’est pas sûr.
Plus bas dans l’échelle du prestige, on tombe sur les « profs ». Rien à avoir avec un prof basique d’un cours de chant quelconque. Enseigner au Château de Dammarie-les-Lys est la meilleure chose qui puisse arriver. Pour dispenser leurs cours (bidon), participer aux castings (truqués) et suivre la tournée (minable de leurs élèves), les professeurs touchent un salaire de 30 000 à 150 000 € par saison… On est au paradis.

Plus bas encore, on arrive aux élèves. Pour eux, les choses ont bien changé depuis les débuts de la Star Ac'. Avant 2006, chaque Académicien recevait 600 € par semaine de présence au Château. Depuis, les élèves ne touchent plus de salaire, mais reçoivent toujours 8 % sur les ventes des CD de leur promo et sur les produits dérivés. Naturellement, ils ont tout intérêt à aller le plus loin possible dans l'aventure et surtout à participer à la tournée, qui leur rapporte 200 €/soir.

Ces « stars » apportent de la lumière sur les pauvres créatures terrestres que nous sommes. Et en contrepartie, nous aidons la machine céleste à continuer de fonctionner. Ainsi, pour continuer d’entendre des voix émues chanter la douleur et la peine, on sort nos putains de téléphones. Les SMS surtaxés font recette ! Quand Nikos dit que c’est à notre tour de participer, il ne veut pas dire que c’est à nous de choisir ou d’éliminer (parce que c’est déjà prévu d’avance), mais tout simplement que c’est à notre tour de participer à l’engrossement de la machine. Un peu comme une partouze géante, on balance tous notre sauce. 13 millions de SMS ont été reçus lors de la dernière Star Ac’…

Mais la principale source de revenus de la téléréalité reste la pub. Les recettes publicitaires de la Nouvelle Star s'élèveraient en 2006 à, environ, 45 millions €. Pour TF1, qui fait taxer les 30 secondes de spot pendant la Star Academy, entre 60 et 100 000 €, la publicité génère des gains considérables !

Et une fois la fièvre du samedi soir retombée, le bébé continu toujours de nourrir sa famille. Les ventes d'albums des heureux gagnants apportent une autre source de revenus aux chaînes et aux prods ! Parmi les meilleures ventes, on retrouve notamment (et malheureusement) les L5 (3,28 millions d'albums vendus), le CD de la 1ère promo Star Ac’ (2,90 millions), Jenifer Bartoli (2,6 millions)… Et après ça, on se plaint toujours que y’a trop de gens qui téléchargent… Que les stars sont dans la merde…

Pour démontrer la rentabilité de cette irréelle téléréalité, un seul chiffre : TF1 dépense 35 millions € pour produire la Star Academy pour en retirer un bénéfice de plus de 100 millions € soit près de 300 % !

Et quelque chose me dit que ces « stars » continueront toujours de briller au-dessus de nos têtes. Des étoiles à la lueur fictive, qui finiront par s’éteindre dans l’indifférence la plus totale. L’univers est un vaste capharnaüm où la masse des vieilles grosses planètes pourries déjà en place empêche les plus petites et les plus intéressantes d’attirer les lumières sur elles.

Ward Stradlater

mardi 15 décembre 2009

La mort de la culture française

Sans doute, chacun d’entre vous a déjà entendu parler de ce fameux article paru dans le Time Magazine « The Death of French Culture ». Si ce n’est pas le cas, en gros, c’est un journaliste qui explique par a + b que la culture française est morte. Il y fait référence à notre cinéma submergé par les mêmes acteurs et par une trame identique d’un film à un autre, à notre musique qui se ressemble mais ne s’assemble pas, et il y parle même de Hallyday « le chanteur préféré des Français »… Bref, je vous invite à lire par vos propres yeux l’article, publié sur le site de Times. Sorti de l’Hexagone, on se fout de notre gueule. Et il y a franchement de quoi.

Et ensuite, on a un académicien du nom de Maurice Druon qui se jette corps et âme, aveuglé par l’insulte américaine, dans une folle argumentation en criant haut et fort : « Pauvre France, qui se saigne aux quatre veines pour ses artistes. Elle aura publié cette saison sept-cent-vingt-sept romans .» Certes, 727 c’est beaucoup, mais on compte dans le lot beaucoup de Marc Lévy, Amélie Nothomb, Murielle Barbery, Fred Beigbeder, Pierre Péju et autres lectures de gare. Quelle culture n’est pas morte lorsqu’elle prime la quantité sur la qualité ? Et d’autant plus que c’est un académicien qui défend la culture !... Et quelle culture n’est pas morte si elle ne rayonne pas ?

Cette pauvre France qui se laisse pisser le sang, comme il le dit si bien, ferait donc tout son possible pour ses artistes ? Et c’est peut-être pour ça que le rayonnement culturel français est si puissant ? C’est pour ça que les seuls bons auteurs français sont à présent tous morts et que tout le monde les pleure et que personne n’arrive à les égaler ? C’est quoi ces conneries académiques ? Alors que les facultés d’arts flippent d’être privatisées et, du coup, de ne plus trouver de subventions ? Alors que les seuls auteurs publiés ou musiciens primés sont des « amis » des producteurs… Et est-ce un hasard que le pôle culturel est en train de se déplacer de Paris vers Londres ?

Tous ceux qui font des choses vraiment intéressantes arrivent rarement à décoller. On préfère largement publier les histoires de léchages de culs de princes de Stéphane Berne ; de Romain Sardou, pistonné par son père ; de Poivre d’Arvor, idem… Tous, ils sont tous pistonnés, parce que, ce qu’il faut savoir, c’est que l’Art, c’est un truc héréditaire à 100%. C’est pour ça que Gainsbourg fille chante aussi mieux que le père, et que Depardieu fille et fils jouent mieux que le père…
La culture française n’est pas morte, que non, elle est seulement placée sous le signe du pistonnage massif et aveugle. C’est ce qui était dit dans le Times.

Ward Stradlater