La mémoire est une amie ou une ennemie
Elle est le sel, elle est le poivre
Elle fait de nous des hommes
Qui sentent le temps, fait du passé un compagnon de route, lourd ou léger, ne faisant se ressembler aucun des pas que nous faisons
Le présent un chaos organisé, l’avenir un horizon sans cesse renouvelé
Mémosyne, est notre glaise que l’on pétrit, c’est une matière fluide et fuyante, mais si nous la méritons, nous pétrissons des pots et inventons la civilisation
Comme souvent cette présence, ce ghost est un témoin gênant, alors nous le frappons, on s’en détourne, mais elle n’est pas matière et le souvenir ne se tue pas plus qu’une idée
Car elle ne saigne pas…
Il faut s’en faire une amie et le témoin de nos actes, car elle peut être notre conscience
Moi souvent elle me fait défaut, je la falsifie, perd des souvenirs et ressent l’amputation
Au quotidien elle s’applique à tout mais je ne la maitrise pas
Mémoire mon amie, pour quoi me parles-tu de la mort, pourquoi tu me fais oublier les douceurs de mon enfance. Mauvais compagnon, tu plaques dans mes entrailles, des rappels douloureux. Fais de moi un bateau, un instant au sommet, l’instant d’après dans le creux
Cependant je ne t’en veux
Aucunement, je te renie
Tu m’es précieuse, fais de mon existence un océan
Éclaircis après l’orage, calme avant la tempête, déroule toute ta majesté, me faisant embrasser d’un regard l’ensemble des cieux, assis sur des profondeurs immenses et inquiétantes
Mémoire tu es le temps, tu es la vie
3 mai 2007
12h42
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